Revue générale
La cataracte secondairePosterior capsule opacification

https://doi.org/10.1016/j.jfo.2014.09.003Get rights and content

Résumé

L’opacification capsulaire postérieure constitue la complication la plus commune de la chirurgie de la cataracte. Elle atteint en moyenne un patient sur trois. Elle tend à être considérée comme un évènement normal dans l’histoire naturelle des cataractes opérées. Une meilleure compréhension de sa physiopathogénie a permis d’en réduire son incidence. L’amélioration de la technique chirurgicale de phakoexérèse mais aussi du design et du biomatériau de la lentille intra-oculaire y ont largement contribué. Son traitement reste un geste rapide et non invasif. Néanmoins, avec le recul, l’ouverture de la capsule postérieure au laser Nd : YAG peut engendrer également de nombreuses complications. Le meilleur traitement reste donc préventif.

Summary

Posterior capsule opacification (PCO) is the most common complication after cataract surgery, with an incidence of 30%. It tends to be considered a normal event in the natural history of cataract surgery. Better understanding of its pathophysiology and advancement of intraocular lens material and design along with the improvement of phacoemulsification technique have contributed to decrease the incidence of PCO. Although treatment by Nd: YAG laser posterior capsulotomy is quick and non-invasive, the opening of the posterior capsule may be associated with numerous complications. Prevention remains the best measure for controlling this pathology.

Introduction

La cataracte secondaire correspond à une opacification de la capsule postérieure laissée en place après chirurgie d’exérèse du cristallin. Il s’agit de la complication chirurgicale la plus fréquente, parfois même considérée comme une évolution naturelle.

Chez l’adulte la fréquence est estimée à 70 % chez les moins de 40 ans, pour seulement 37 % chez les patients de plus de 40 ans [1], [2], alors que son incidence est de 100 % chez l’enfant. Ce phénomène est expliqué par la diminution de l’activité proliférative des cellules équatoriales avec l’âge.

Section snippets

Physiopathogénie

Lors de la chirurgie de la cataracte, après réalisation du capsulorhexis antérieur et ablation du noyau et des masses cristalliniennes, le plus souvent par phacoémulsification, la capsule postérieure reste en place. C’est la chirurgie extra-capsulaire.

Il reste donc après chirurgie le sac capsulaire ouvert en avant et constitué des éléments suivants : une couronne de capsule antérieure recouverte sur sa face interne de cellules épithéliales A (Fig. 1), la zone capsulaire équatoriale tapissée de

Prévention

Le lavage soigneux des masses cristalliniennes périphériques permet de limiter le nombre de cellules équatoriales. Certains agents pharmacologiques peropératoires à visée antimitotique sont en cours d’étude, à ce jour ils ne sont pas utilisables de par leur toxicité pour les autres tissus oculaires [7], [8].

Le capsulorhexis doit être légèrement plus petit que le diamètre de l’optique afin de permettre au bord du rhexis d’adhérer à l’optique et doit le recouvrir sur 360°, ceci afin de réduire

Chez l’enfant

La cataracte secondaire chez l’enfant est rapide et quasi constante si les mêmes techniques chirurgicales que chez l’adulte sont réalisées. Son délai d’apparition est inversement proportionnel à l’âge. Pourtant, la liberté de l’axe visuel est indispensable pour prévenir l’amblyopie. De plus, le traitement au Nd : YAG n’est pas adapté chez le jeune enfant, nécessitant le cas échéant une nouvelle anesthésie générale.

La prévention de la cataracte secondaire est donc indispensable. Elle repose sur

Le diagnostic positif

Il est aisé : baisse progressive de l’acuité visuelle, de la sensibilité aux contrastes, éblouissements nocturnes, diplopie monoculaire. L’examen met en évidence des perles d’Elschnig dans l’aire pupillaire.

Le traitement

La décision thérapeutique est pondérée entre bénéfices et risques engendrés par le traitement. Il est réalisé en ambulatoire, après information éclairée du patient.

Il faut observer un délai minimal de 15 jours entre l’implantation et la capsulotomie [20].

Après anesthésie cornéenne et dilatation modérée, le patient est installé à la lampe à fente. L’utilisation d’un verre de contact permet de stabiliser le globe oculaire et d’optimiser la mise au point. Le faisceau laser est focalisé sur la

Conclusion

Une meilleure connaissance de la physiopathogénie ainsi que l’amélioration de la technique chirurgicale et l’évolution des biomatériaux utilisés ont permis de réduire l’incidence de l’opacification capsulaire postérieure. Le traitement est simple à réaliser mais présente, comme toute procédure, des risques à ne pas méconnaître [44].

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en relation avec cet article.

Pour en savoir plus

Retrouvez cet article, plus complet, illustré et détaillé, avec des enrichissements électroniques, dans EMC Ophtalmologie : Benzerroug M et Milazzo S. Cataracte secondaire. EMC Ophtalmologie 2014 ; 11(3):1–9 [Article 21-250-D-25].

Références (44)

Cited by (22)

  • REPS2 downregulation facilitates FGF-induced adhesion and migration in human lens epithelial cells through FAK/Cdc42 signaling and contributes to posterior capsule opacification

    2022, Cellular Signalling
    Citation Excerpt :

    Although Nd: YAG laser posterior capsulotomy provides a noninvasive method for improving visual acuity in cataract patients, preventive strategies are preferable [1]. PCO is caused by aberrant lens epithelial cell (LEC) proliferation, epithelial–mesenchymal transition (EMT), extracellular matrix (ECM) synthesis with collagen deposition, LECs migration to the posterior capsule, and fibrosis [1–3]. Additionally, damage to the blood–aqueous barrier during cataract surgery causes excessive production of growth factors (GFs), including transforming growth factor-β (TGF-β), basic fibroblast growth factor (b-FGF) and inflammatory cytokines [3,4], which have been reported to contribute to the pathogenesis of PCO [3–10].

  • Cascade catalytic platform modified intraocular lens for high-efficient posterior capsule opacification prevention

    2022, Chemical Engineering Journal
    Citation Excerpt :

    Neodymium-doped yttrium aluminium garnet (Nd:YAG) laser capsulotomy is the most commonly used method for PCO treatment. Although has been proved to be effective, it may bring some new risks including IOLs pitting and movement, intraocular pressure rising, cystoid macular oedema and retinal detachment to patients [5–7]. In addition, it is more difficult to perform in children if they are not cooperative well during the procedure, usually requiring a general anaesthesia [8].

  • MicroRNA-23b-3p promotes the proliferation, migration, and epithelial–mesenchymal transition of lens epithelial cells by targeting Sprouty2

    2019, Acta Histochemica
    Citation Excerpt :

    Cataract, opacification of the lens, caused by various factors such as aging, genetic, immune and metabolic abnormalities, trauma, poisoning or radiation, is one of the most important reasons of visual impairment and blindness (Asbell et al., 2005; Pascolini and Mariotti, 2012). To date, cataract treatment is based on cataract surgery and lens implantation, however some complications may occur after cataract surgery such as secondary cataract posterior capsule opacification (Milazzo et al., 2014). It is necessary to develop novel directions in the treatment and assessment of cataract.

  • Time trends in cataract surgery and after-cataract laser capsulotomy in Taiwan: A population-based retrospective cohort study

    2016, International Journal of Surgery
    Citation Excerpt :

    Surgery is the most effective treatment for cataract. However, about 30% of patients develop secondary cataract or posterior capsule opacification (PCO), which causes deterioration of vision sometime after cataract surgery [5]. Fortunately, Nd-YAG laser posterior capsulotomy is a quick, safe, and effective treatment for after-cataract.

  • Posterior Capsular Opacification

    2023, Cataract and Lens Surgery
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Retrouvez cet article, plus complet, illustré et détaillé, avec des enrichissements électroniques, dans EMC Ophtalmologie : Benzerroug M et Milazzo S. Cataracte secondaire. EMC Ophtalmologie 2014 ; 11(3):1–9 [Article 21-250-D-25].

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